vendredi 8 juillet 2011

Alibi vert

Visuel pour la bouteille végétale (Volvic).

Une bouteille végétale mais pas écolo
Rue89 a débusqué l'entourloupette: entre l’eau du robinet chlorée, bourrée de pesticides ou d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, et l’eau en bouteille génératrice de déchets, Volvic pensait avoir trouvé la solution rêvée. Malheureusement, la bouteille végétale de Volvic n’a d'écolo que la couleur verte et son nom : elle est en plastique 100% plastique.

Le plastique de cette bouteille-là est un PET (un mélange d’acide téréphtalique et d’éthylène glycol), comme ses cousines plus "classiques". Sauf que les 20% d’éthylène glycol de la "bouteille végétale" sont issus d’une mélasse de canne à sucre. Ce déchet est issu de la production de sucre de canne, cultivée et transformée en Inde, alors que les autres bouteilles sont à 100% constituées d’hydrocarbures.

Chez Danone, maison-mère de Volvic, on indique que "la molécule issue du végétal remplace ainsi une des molécules du PET, mais sa composition chimique finale est exactement la même".

Concrètement, cette "bouteille végétale" nécessite (un peu) moins d’hydrocarbures consommés mais engendre toujours autant de ce satané plastique polluant. Il s'agit donc avant tout d'une opération purement de com', savamment orchestrée pour être suffisamment troublante... 


Ah, quelle est belle et verte, la nature vue par Volvic, du haut de ses volcans d'Auvergne. Sauf que la réalité est tout autre...


L’autorité de régulation de la pub alertée
L’apparition de cette bouteille pseudo verte a logiquement fait bondir les spécialistes du secteur.
La filière du "bioplastique" – représentée par Pascal Bastien, le président de Vegetal & Mineral Water SAS, une PME de Champagne-Ardenne – travaille à produire un plastique à base de résines végétales, totalement biodégradable. Ulcéré par ce qu’il considère comme de la publicité mensongère, son représentant a alerté l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité. Danone assure qu’elle a travaillé en collaboration avec l’ARPP pour élaborer sa campagne et n’avoir, depuis, reçu aucun signalement émanant de l’autorité.
Pascal Bastien dénonce un plastique qui n’est "ni biodégradable, ni compostable et qui est toxique pour l’environnement".
La Fondation France Libertés parle de "greenwashing de bonne foi, mais qui ne résout rien au niveau de la filière déchet". Emmanuel Poilane, le directeur de la Fondation de Danielle Mitterrand, dénonce la "perversion du système qui amène à pouvoir annoncer comme "verte" une activité polluante au final". Il se prend à rêver : "Si ces bouteilles étaient réellement composés de végétaux, on pourrait les enterrer dans son jardin !"...

C'est déjà exactement l'objectif des gammes de bioplastiques développées par l'Atelier 3D couleur en partenariat avec IQAP dont l'innocuité par rapport à l'environnement est totale.

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